Qui aime bien châtie bien.

12 avril 2007

Hier soir, en parlant avec une amie sur msn, j'ai dit que je tenterai d'écrire un truc sur la boxe aujourd'hui. Finalement je vais le faire - pour une fois - mais pas dans le sens où je l'avais imaginé initialement, ça, je le ferai plus tard, ou pas...

Je vais le faire un peu différement des messages précédents, le blog se veut multiforme, sorte de journal, de boîte à pensées, d'exutoire... Cette fois on bascule plus dans l'ordre du quotidien, le mien, un constat brut, un peu gauche sans doute, direct. Sans jeu de mot volontaire avec la suite.

J'ai encore un peu de mal à me dire que je fais de la boxe, c'est le hasard des circonstances. Je rassure tout le monde, ça ne fait pas depuis très longtemps, quelques mois, je rassure une deuxième fois, je ne fais pas de combats.

C'est fou ce qu'on apprends en quelque mois sur soi et sur les autres à la boxe. Boxe française d'ailleurs devrais je préciser, c'est - à mon sens - moins violent, plus aérien, plus souple, plus beau, même si j'ai changé d'avis sur l'autre boxe, la dure.

J'avais de gros à priori au départ, des préjugés, puis au hasard des rencontres à mon travail j'en suis venu à cotoyer des boxeurs et des boxeuses. Il y a eu de vrais échanges, sincères, surprenants un peu. Des projets confus d'abords, et puis la montée sur le ring. Sous forme de jeu, sous forme de challenge aussi, refaire du sport, peut être un peu tard... Et cette drôle prise de conscience de soi, de l'autre, à travers le filtre de la mise en opposition même si la plupart du temps elle est ludique, fictive.

Il n'en reste pas moins des réactions vraies, quasi primaires, le stress dans les exercices à deux, dans notre groupe de débutants et dans les rounds improvisés et courtois avec les pros, les attutides défensives des uns, offensives des autres, le tout dans une large gamme de nuances, ceux qui portent les coups un peu ou un peu plus, ceux qui s'excusent quand ils vous effleurent, la peur de faire mal plus que d'avoir mal, les rires, la sueur, la découverte de ses limites physiques et psychologiques dans un jeu qui met en scène des "bagarres", dans un groupe où comme moi, tous les gens sont quasiment là par hasard, par seule envie de se divertir dans une activité commune un peu originale - même si non-innocente.

Pour moi, c'est une vrai redécouverte du corps, de la douleur et de l'effort, de la douleur des coups qui malgré tout parfois portent un peu, de la douleur dans l'effort quand l'entraîneur décide de nous pousser à bout. Il y a les progrès rassurant mais perturbant, vitesse, précision, puissance et parfois ce constat un peu étrange "je sais frapper, je sais faire mal", ça met toujours mal à l'aise quand on a toujours cru qu'on était incapable d'aggressivité. Il y a les éclats de rire, la complicité qui s'installe avec ses partenaires, les points de vue différents sur des gens que l'on connaissait.

Et puis, cette phrase - simple sans vraiment l'être - qui me trotte dans la tête chaque fois que je mets les gants, que m'a dite une boxeuse que j'estime beaucoup, "le principal adversaire que l'on a sur un ring c'est d'abord soi-même". C'est peut être un peu réducteur, un peu égoiste, mais la métophore est séduisante je trouve, la boxe comme parcours initiatique, comme un angle de vue possible sur le monde, sur les autres et sur sa petite personne au milieu de tout ça. C'est quelque chose qui est sans doute dur à partager, à faire comprendre, au sens propre d'ailleurs ce n'est pas très rassurant, mais pourtant parfois il me prend l'envie de vouloir offrir quelques minutes sur un ring avec moi aux gens que j'aime...

Posté par Clariange à 21:06 - Commentaires […] - Permalien [#]